Les fiches écolo vous permettent d’obtenir en un clin d’oeil les informations essentielles sur un sujet lié à la transition écologique.
Atteindre la neutralité carbone mondiale d’ici 2050 nécessite pour un français ou une française de diviser son empreinte carbone par 5 en passant de 10 à 2 tonnes.
Comme nous allons le voir dans cette fiche, l’alimentation occupe une place importante dans notre empreinte carbone. Qu’en est-il de l’impact de la viande ?
Le constat
Production et consommation de viande dans le monde
En l’espace de 50 ans, la consommation moyenne de viande par personne et par an a quasiment doublé pour atteindre 43 kg en 2013.¹
Cette demande toujours plus élevée ainsi qu’une croissance de la population a provoqué une multiplication par 5 de la production annuelle mondiale de viande entre 1961 et 2018.
Production de viande et gaz à effet de serre
En 2005, la production de viande représentait 14,5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.³ En comparaison, c’est équivalent aux émissions associées à la combustion de carburant de tous les transports sur Terre (14,3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre).⁴
Toutes les viandes n’ont pas le même impact sur le climat
La production de 1 kg de viande de boeuf émet 60 kg de CO2-eq.⁵
C’est 8 fois plus que pour la viande de porc. 10 fois plus que pour la viande de poulet. Ou encore 13 fois plus que l’oeuf.
Le constat est le même en comparant les émissions de gaz à effet de serre pour 100g de protéines⁶ :
- 100g de protéines de boeuf → 50 kg de CO2-eq
- 100g de protéines de porc → 7,6 kg de CO2-eq
- 100g de protéines de poulet → 5,7 kg de CO2-eq
- 100g de protéines de pois → 0,44 kg de CO2-eq
Pourquoi la viande de boeuf émet-elle autant de gaz à effet de serre ?
Les boeufs sont des ruminants. Leur digestion produit (sous forme de rots essentiellement) énormément de méthane, un gaz à effet de serre très puissant (25 fois plus réchauffant que le CO2).
De plus, l’élevage de boeuf requiert énormément d’espace. Non seulement, pour faire pâturer les animaux, mais aussi pour produire leur alimentation.
D’ailleurs, produire 1 kg de boeuf nécessite 25 kg d’aliment, soit 7,5 fois plus que pour 1 kg de poulet.⁷
Ce besoin d’espace est notamment une des premières cause de la déforestation.⁸
Quel poids a la viande sur l’empreinte carbone en France ?
La consommation de viande représente à elle seule 10% de l’empreinte carbone moyennes des francais.e.s
C’est le troisième poste d’émission derrière la voiture et la combustion de gaz et fioul pour chauffer son logement.
Impact d’un changement de régime alimentaire
Pour vous permettre de comprendre l’impact des différents régimes alimentaires, voici un petit exercice.
Pour plus de facilité, nous allons considérer les 3 régimes alimentaires ⁹ suivants :
“Viande Rouge” : Repas contenant une pièce de boeuf, veau, ou agneau :
- Exemple de plat principal : bifteck et frites
- Empreinte carbone par repas : 6,3 kg CO2-eq
“Viande Blanche” : Repas contenant une pièce de poulet, porc, ou fromage.
- Exemple de plat principal : Poulet accompagné de riz
- Empreinte carbone par repas : 1,3 kg CO2-eq
“Végétarien” : Repas sans chair animale, avec des oeufs ou un peu de fromage.
- Exemple de plat principal : omelette aux pommes de terre et aux oignons
- Empreinte carbone par repas : 0,51 kg CO2-eq
Pour l’exercice nous allons considérer que tous les repas du soir sont de type “végétarien”, faisons varier uniquement les repas du midi ¹⁰ :
- Semaine avec midi “viande rouge” : 48 kg CO2-eq soit 2500 kg CO2-eq par an
- Semaine avec midi “viande blanche” : 13 kg CO2-eq soit 677 kg CO2-eq par an
- Semaine avec midi “végétarien” : 7 kg CO2-eq soit 371 kg CO2-eq par an
Les résultats parlent d’eux-même et permettent de constater l’impact d’une consommation de viande (rouge notamment) régulière sur notre empreinte carbone.
Ainsi en mangeant de la viande rouge tous les midis on est largement au-dessus de l’objectif des 2 tonnes de CO2-eq par personne et par an. Et il nous reste encore à nous déplacer, nous habiller, nous loger, etc.
<div style="background-color:#F99C8E;color:#FFFFFF;border-radius:8px;padding-top:16px;padding-bottom:16px;padding-right: 16px; padding-left:16px;margin-top:16px;margin-left:0px;margin-right:0px";><p> 💡 Un autre ordre de grandeur intéressant est qu’un repas à base de viande rouge émet quasiment autant de gaz à effet de serre qu’une semaine de repas végétariens. </br></p></div>
Comment agir ?
<div style="background-color:#017CEE;color:#FFFFFF;border-radius:8px;padding-top:16px;padding-bottom:16px;padding-right: 16px; padding-left:16px;margin-top:16px;margin-left:0px;margin-right:0px";><p> <b>En conclusion, réduire fortement voire supprimer sa consommation de viande rouge est un des moyens les plus efficaces de diminuer son empreinte carbone.</b></br>
Diminuer progressivement la viande blanche et végétaliser son alimentation, est la prochaine étape pour atteindre l’objectif des 2 tonnes.</br></p></div>
Voici quelques conseils et ressources non exhaustifs pour vous inspirer et vous donner envie d’adapter votre alimentation :
Intéressez-vous et formez-vous aux principes de la cuisine végétarienne.
- Il est parfaitement possible de trouver des sources de protéines dans les légumineuses, les céréales, les légumes, les substituts de viande, les fruits à coques, etc.
Offrez-vous ou faites-vous offrir des livres qui vous donnent les bases pour travailler les légumes :
- Le livre Flavour, par le chef Ottolenghi propose de nouvelles façon de cuisiner les légumes.
Regardez du côté des cuisines du monde dont certaines sont traditionnellement végétales :
- La cuisine indienne. L’Inde est le pays où le végétarisme est le plus pratiqué.
- La cuisine du Moyen-Orient et notamment la cuisine israélienne et libanaise.
Remarque :
Ici nous avons présenté uniquement l’impact de la consommation de viande sur le climat (en matière d’émissions de gaz à effet de serre). Cependant, la consommation de viande a aussi bien d’autres impacts sur le bien-être animal, la consommation d’eau, la pollution des sols, etc.
